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Holà Espana : Figueres – Valencia - Alicante

2 au 10 décembre 2011

Des petites routes sinueuses le long de criques et de falaises en bordure de mer Méditerranée nous font traverser en Espagne! Olé! Espagne, oui, mais c'est encore le pays catalan, tout est affiché dans les deux langues. La Catalogne, c'est le fruit d'invasions successives, depuis les phéniciens jusqu'aux arabes en passant par les romains. Les catalans sont de grands navigateurs qui ont développé un sens aigu du commerce et de la finance. Contrairement aux basques, les catalans ne prônent pas l'indépendance; ils réclament sans cesse plus d'autonomie du pouvoir central de Madrid mais leur politique n'est pas séparatiste. Leur devise : «Notre langue : le catalan; notre danse : la sardane; notre devise : la liberté.» On dit d'ailleurs du peuple catalan que c'est un savant mélange de bon sens et de démesure... on n'a qu'à penser à Dali, Gaudi et Miro...

La Cadillac pluvieuse de Dali à Figueres
La ville natale de Salvador Dali (1904-1989), Figueres, sera d'ailleurs notre premier arrêt. C'est là que Dali a lui-même installé son musée-théâtre en 1974. Il y travailla pendant 10 ans supervisant les moindres détails et donnant libre cours à ses fantasmes et fantaisies. Nous y passerons toute la journée à déambuler dans ses 22 salles, à s'étonner, à essayer de comprendre et à renoncer à y comprendre quelque chose... On suit le cheminement de l'artiste : impressionniste, futuriste, cubiste, surréaliste, il nous en fait voir de toutes les couleurs! On apprend à reconnaître ses objets fétiches présents dans plusieurs de ses œuvres : le pain, les tiroirs, les béquilles, l'escargot, les œufs, la molécule d'hydrogène etc. L'ampleur de ses connaissances scientifiques et sa fascination pour les sciences sont aussi surprenantes. Il a exercé son art sous plusieurs formes : peinture, sculpture, dessin, écriture, joaillerie, cinéma, architecture... Dali, un génie? Il se qualifiait de génie lui-même depuis son plus jeune âge... oui, génie, dans son style, on n'en doute pas le moins du monde à la fin de la journée!

Noël à Valencia, place de l'Hôtel de ville
En continuant le long de la Costa Brava, on saute par-dessus Barcelone qu'on avait déjà visité en 2004. La ville de Gaudi mériterait bien encore un arrêt de quelques jours mais notre temps est compté, on préfère découvrir du nouveau, on se reverra Barcelone! Notre prochain arrêt-visite sera donc Valencia, le pays des oranges. Toute la journée, on roule à travers les orangeraies, les arbres sont chargés de fruits. La région est légèrement montagneuse et très aride; partout des canaux d'irrigation transportent l'eau essentielle à la culture. Valencia, 3e ville d'Espagne par sa population (807 000 habitants) bénéficie d'un climat exceptionnel, 300 jours d'ensoleillement par année!


Façade baroque de la cathédrale de Valencia
À Valence, on conjugue passé et modernité avec succès. La vieille ville qui cerne la cathédrale et ses dédales de rues piétonnes est encore bien vivante et on s'y perd avec plaisir. Fait à souligner, la vieille ville est entourée d'une ceinture verte composée de parcs, de terrains de sport et d'une piste cyclable, résultat de l'assèchement et de la canalisation du méandre de la rivière Turia qui menaçait sans cesse la ville d'inondations, un bel exemple d'aménagement urbain!
La Plaza de Toros est désormais occupée par un cirque mais les chics hôtels particuliers (palau en catalan) et tours (torres) nous rappellent le riche passé de la ville.
La Lonja, l'ancienne bourse de commerce du 15e siècle témoigne d'ailleurs de la prospérité de la ville : style gothique flamboyant, colonnes torsadées, fines arches, plafonds à caissons, superbe et classée au Patrimoine de l'humanité par l'Unesco, on comprend pourquoi.

Alicante
Puis, toujours plus au sud, Alicante. On s'arrête dans un immense camping à Santa Pola à une quinzaine de km au sud d'Alicante. Là aussi, des plages à perte de vue mais ce qui nous surprend le plus c'est qu'on y retrouve toute la communauté européenne bien installée, la plupart pour plusieurs semaines : allemands, belges, scandinaves, britanniques, français, danois, une vraie tour de Babel! Nous ne sommes donc pas les seuls à rechercher la chaleur à la veille de l'hiver... effectivement, il fait de plus en plus chaud... retour aux bermudas et aux sandales, youpi!

Alicante, plage en ville et forteresse
Alicante, c'est surtout une grande station balnéaire qui, contrairement à plusieurs autres, est bien vivante toute l'année grâce à sa grande plage bordée par une esplanade et des palmiers, sa belle marina en pleine ville et ses restos-terrasses installés dans les moindres recoins. Une forteresse perchée sur un roc surplombant la ville nous rappelle qu'Alicante n'est pas née d'hier... en fait, elle date du 3e millénaire av. J.C.

Originale l'idée de faire un tableau d'une crèche... ou d'en faire un arbre !
Bien sûr, nous avons jeté un coup d'oeil à ses églises et bâtiments historiques, mais ce qui nous a le plus captivés, ce sont deux musées bien spéciaux. D'abord «El Museo de Belenes»... un musée des crèches de Noël. En ce 9 décembre, pas meilleur temps pour aller visiter ce musée. On y apprend que c'est St-François d'Assise qui, pendant la nuit de Noël 1223 encouragea la première représentation de la Nativité de Jésus avec des personnages et des animaux vivants dans une grotte de Greccio en Italie. Pour ce qui est de l'Espagne, la première crèche documentée remonte à l'an 1300 dans la cathédrale de Barcelone. Ce sont d'ailleurs les espagnols qui ont exporté cette tradition en Amérique. À Alicante, les «créchistes», les fabricants de crèches, sont des artisans reconnus et passionnés. Le musée expose plusieurs belles crèches et personnages issus de ces artisans mais aussi des crèches de partout dans le monde.

Processin des «ninots» à Alicante
Le second musée, c'est «El Museo de Hogueras»  ou le Musée des feux de la St-Jean (oui, oui, notre St-Jean-Baptiste, le patron des québécois!). Ce musée propose toute une collection de personnages et sculptures en carton, en papier ou en bois. Construits toute l'année, ces «ninots», qui expriment souvent une critique sociale ou politique, sont brûlés le soir de la St-Jean sur la place publique lors d'une grande fête accompagnée de feux d'artifice et de pétards. Évidemment, la semaine précédant la St-Jean, ils ont fait l'objet de processions, d'exposition et d'admiration!
Il semble que la tradition ancestrale était à l'effet de brûler les effets inutiles à l'approche du solstice d'été et de faire un grand bal populaire autour du bûcher. Comme c'est souvent le cas, l'église catholique a «récupérée» cette fête païenne, d'où les bûchers qui marquent, partout dans le monde catholique, la fête de la St-Jean.